Syliam-Fowx

Le renard qui possèdait une lettre en trop

Mardi 29 septembre 2009 à 16:53


J'importe mon "skyblog", donc c'est encore en désordre.

" Derrière chaque photo, par-delà le plaisir et la joie, il y a la peur, peur du temps qui passe, de sa fugacité, peur de voir puis ne plus voir, vivre puis ne plus vivre, avoir vécu et n'en avoir nulle trace démonstrative, nul souvenir tangible ; derrière chaque photo, il y a la peur de mourir, et la preuve de notre mort. "


Mardi 29 septembre 2009 à 16:55




En ce jour où nous ne profitons plus de l'aube tardive pour une entrelacée,
Où le Soleil radieux n'est pas accueilli par un baiser,
Où l'investigation de l'un s'est achevé,
Où ce tissu n'est plus rempli que de nos mouvements,
Où la féerie d'un sourire n'est plus que monotone,
Où nous tournons de nouveau dans le même sens que la Terre,
Où nos âmes ne résonnent plus à l'unisson.
Je te quitte.
Comme on quitte un merveilleux endroit dont la mémoire ne garde que les sombres recoins,
Comme on quitte sans regret une plage aux mille vagues identiques,
Comme on quitte un coin de feu sans chaleur ni couleur,
Je te quitte des millions de fois en celle-ci,
Afin que l'Univers pèse sur toi,
Et que l'Infini s'écroule sous moi.

Mardi 29 septembre 2009 à 16:59

Mardi 29 septembre 2009 à 17:00


On toqua à la porte. Je sursautai. L'existence était encore possible chez moi? Comment la nuit pouvait être aussi cruelle, pourquoi perdait-elle sur le chemin de mon refuge une malheureuse âme en quête de couleur? J'attendis quelques mouvements d'horloges, que l'inconnu se rende mesure de son erreur. Ici c'était moche, oui, vraiment. Les minutes sonnèrent et le silence s'offrit, je laissais mes coudes supporter de nouveau ce lourd fardeau qu'était mon esprit. Mes yeux étaient cernés d'idées noires, sur la table je saisis un verre contenant mes larmes, et laissais doucement couler la substance contre ma gorge. Ce n'était pas très bon, tant que je vivais encore, c'est que j'existais, et exister est le seul, l'unique but. Je ne compris pas très bien, lorsque de nouveau résonna la supplication d'entrée, et cette fois elle était plus ferme, contre le bois on eut cru avoir abattu une forêt. Je repoussais la chaise, me levais, et mes jambes me parurent être une plume : après tout, n'était-ce pas le destin? Mes doigts empoignèrent le pommeau de métal froid. Sous la fine lueur qui me parvenait de l'extérieur, je voyais se refléter ce qui maintenant à terre l'inconnu. J'ouvris la porte comme se vide un sablier, et le dernier grain marqua le début de tout. De mince carrure, aussi peu grand que ma personne, l'humain me fixait. Ses cheveux, malgré le vent, s'immobilisaient en une ½uvre, ils étaient la réinvention du noir, je n'en avais vu de plus profond. Sa frange lui tombait dans les yeux de façon irrégulière, c'était le seul endroit où la brise aurait pu s'engouffrer, elle dessinait la mer houleuse, au dessus de son regard la colère du monde. Je ne le voulus pas mais croisait ses pupilles, c'était la première attirance que je ressentis, je veux dire, cette attraction inévitable, tel un bourreau m'aurait saisi les orbites avant de les pencher en la direction de ses deux diamants. Ils étaient la nuit, mais cette nuit qui vous aime, j'aurais pu attendre la mort dans ses yeux, le paradis à portée de main, il m'a ouvert la clef des étoiles, dans ce regard aux mille astres, j'ai senti une douce chaleur m'envahir. Je crois lui avoir souris, il m'a cru gênée, mais moi je profitais juste égoïstement de ce premier bonheur, dans ses yeux j'ai vu l'humanité, celle qui vous berce, celle qui reste, mon c½ur découvrait la paix, il a anéanti ma tristesse de ce simple croisement étoilé. Son nez droit, perfectionnait telle une statue l'équilibre de son visage et mettait en valeur ses adorables pommettes, certains détails ne le rendait pas beau, non, c'était plus que ça car la beauté n'est que figée, on la regarde et l'admire de loin, lui, je rêvais de le serrer dans mes bras plus fortement que la mort enserre l'avenir. Ses lèvres fines se plaçaient là comme le désir suprême, dans leur dessin je redécouvrais l'art, l'art d'être et de l'envie, elles étaient juste magnifiques, l'ouverture du monde dans laquelle je voulais enfin voir la vie, ce souffle vital qu'il m'aurait insufflé. Son visage était parsemé de grains de beauté, j'aurais voulu y passer mes doigts, les cueillir et les enfermer, l'ultime preuve que cet ange existait, je les recompterai une infinité de lunes s'il devait partir. Ses épaules encadraient son esprit droitement, elles se tenaient et ne tremblaient, j'y aurais effondré toute ma confiance, et m'y serais soutenu ensuite, un peu trop d'ailleurs, elles m'attiraient tels deux pièges, une fois saisie que deviendrais-je? De noir vêtu, l'ange se tenait fermement, comme s'il osait se montrer là, malgré l'heure, malgré le fait qu'il se soit sans doute trompé de porte. Sa veste sombre l'entourait de mystère, je voulais le dévêtir et savoir, je crois que mes lèvres se pincèrent maladroitement, faut-il décrire cette torture de ne pouvoir l'aimer immédiatement. La noirceur de son costume et la nuit, symbolisaient ses mains en deux âmes égarées, d'une clarté troublante, un frisson me parcourut lorsque je découvris leur long tracé, ces êtres de lumière, si douces et si fines, s'il avait voulu m'étrangler, j'aurais souri, l'enlacement de sa main, un ciel tout entier m'aurait achevé, je voulais sentir leur force m'oppresser, ses ongles s'emparer de ma chair pour me chanter, que dans mon sang était gravée la trace de cet être éternel.
« Enchanté. »

Mardi 29 septembre 2009 à 17:01





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