Syliam-Fowx

Le renard qui possèdait une lettre en trop

Mercredi 14 octobre 2009 à 21:28



Approche-toi petit, écoute-moi gamin 
Je vais te raconter l'histoire de l'être humain 
Au début y'avait rien au début c'était bien 
La nature avançait y'avait pas de chemin 
Puis l'homme a débarqué avec ses gros souliers 
Des coups de pied dans la gueule pour se faire respecter 
Des routes à sens unique il s'est mis à tracer 
Des fleches dans la plaine se sont multipliés 
Et tous les événements se sont vus maitriser 
En deux temps trois mouvements l'histoire était pliée 
C'est pas demain la veille qu'on fera marche arrière 
On a même commencé à polluer les déserts 

Il faut que tu respires 
Et ça c'est rien de le dire 
Tu vas pas mourir de rire 
Et c'est pas rien de le dire 

D'ici quelques années on aura bouffé la feuille 
Et tes petits enfants ils n'auront plus qu'un oeil 
En plein milieu du front ils te demanderont 
Pourquoi toi t'en as deux et tu passeras pour un con 
Ils te diront comment t'as pu laisser faire ça 
T'auras beau te defendre leur expliquer tout bas 
C'est pas ma faute à moi c'est la faute aux anciens 
Mais y'auraplus personne pour te laver les mains 
Tu leur raconteras l'époque où tu pouvais 
Manger des fruits dans l'herbe allongé dans les prés 
Y'avait des animaux partout dans la forêt 
Au début du printemps les oiseaux revenaient 

Il faut que tu respires 
Et ça c'est rien de le dire 
Tu vas pas mourir de rire 
Et c'est pas rien de le dire 
Il faut que tu respires 
C'est demain que tout empire 
Tu vas pas mourir de rire 
Et c'est pas rien de le dire 

Le pire dans cette histoire c'est qu'on est des esclaves 
Quelque part assassin ici bien incapable 
De regarder les arbres sans se sentir coupable 
A moitié défroqué cent pour cent misérable 
Alors voilà petit l'histoire de l'être humain 
C'est pas joli joli et j'connais pas la fin 
T'es pas né dans un chou mais plutôt dans un trou 
Qu'on remplit tous les jours comme une fosse à purin 
Il faut que tu respires 
Et ça c'est rien de le dire 
Tu vas pas mourir de rire 
Et c'est pas rien de le dire 
Il faut que tu respires 
C'est demain que tout empire 
Tu vas pas mourir de rire 
Et ça c'est rien de le dire 
Il faut que tu respires 
Il faut que tu respires


 

Mercredi 14 octobre 2009 à 21:31


Ces jours-là où rien n'est pareil, la seule différence est ton absence. Ces jours-là où mon coeur, vagabond dans cette mer de questions, se demande ce qu'il adviendra de lui, tel sa santé semble se dégrader sans tes mots. Ces jours-là où les yeux observent le ciel, attendant une réponse de la lune, malgré le soleil à son zénith. Où les étoiles ne sont qu'une perte de conscience, l'achèvement du rêve de grandeur humain. Ces heures où l'esprit délire, une fois par-ci, l'autre par-là, mais aucune direction n'est bonne, même les astres ne sauraient indiquer la voie, car ils sont aveugles, d'ailleurs qui ne l'est, immergé dans la folie? Où je me demande dans combien de temps reviendra ma conscience, à croire qu'en plus d'être devenu ma raison de vivre, tu es ma raison tout court. & mon âme, mon âme... Si le statut d'inexistence éphémère n'existe, le fantôme de mon propre tout, le constituant essentiel de ma survie, l'invente en ces lugubres moments. Mon âme n'est plus qu'enfer sans toi, la non-raison me submerge, je ne suis qu'amas de malheurs, de défauts, de pêchés, de maladie et de tristesse. Mais toi, toi, tu sais que tout cela me constitue, et toi, toi, d'un seul mot, tu détruits la porte des enfers et me tend la clef du paradis, comme si le bonheur m'était accordé. Tu es mon ange, créateur de bonheur et de perfection. & si tout cela n'est illusion, permet-moi encore, je t'en supplie, de sourire un peu en ta compagnie. Ne me fais jamais comprendre, que tu m'accompagnais en réalité en enfer pendant tout ce temps. Si tu as pris ma main, pose un lourd fardeau sur mes épaules avant de la lâcher. Ma naïveté rattrapera le fardeau tombant, tandis que je ne te verrais même pas desserrer ta paume de la mienne. Lorsque tes doigts seront au bout des miens, le poids sera à terre, puis toi déjà loin. Ce sera comme si j'avais rêvé tout cela, et même encore maintenant, il m'arrive de penser que ce n'est qu'un songe, alors peut-être ne verrai-je pas la différence.

Lundi 19 octobre 2009 à 21:29



Encore un jour se lève sur la planète France
Et je sors doucement de mes rêves je rentre dans la danse
Comme toujours il est huit heures du soir j'ai dormi tout le jour
Je me suis encore couché trop tard je me suis rendu sourd
Encore

Encore une soirée où la jeunesse France
Encore elle va bien s'amuser puisqu'ici rien n'a de sens
Alors on va danser faire semblant d'être heureux
Pour aller gentiment se coucher mais demain rien n'ira mieux

Puisqu'on est jeune et con
Puisqu'ils sont vieux et fous
Puisque des hommes crèvent sous les ponts
Mais ce monde s'en fout
Puisqu'on est que des pions
Contents d'être à genoux
Puisque je sais qu'un jour nous gagnerons à devenir fous

Encore un jour se lève sur la planète France
Mais j'ai depuis longtemps perdu mes rêves je connais trop la danse
Comme toujours il est huit heures du soir j'ai dormi tout le jour
Mais je sais qu'on est quelques milliards à chercher l'amour
Encore

Encore une soirée où la jeunesse France
Encore elle va bien s'amuser dans cet état d'urgence
Alors elle va danser faire semblant d'exister
Qui sait si l'on ferme les yeux on vivra vieux

Puisqu'on est jeune et con
Puisqu'ils sont vieux et fous
Puisque des hommes crèvent sous les ponts
Mais ce monde s'en fout
Puisqu'on est que des pions
Contents d'être à genoux
Puisque je sais qu'un jour nous nous aimerons
Comme des fous

Encore un jour se lève sur la jeunesse France
Où j'ai depuis longtemps perdu mes rêves je connais trop la danse
Comme toujours il est huit heures du soir j'ai dormi tout le jour
Mais je sais qu'on est quelques milliards à chercher l'amour...

Saez

Lundi 19 octobre 2009 à 21:30



C' est une étrange faiblesse de l' esprit humain que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu' elle se mette en vue de tous côtés, et en mille formes diverses. On n' entend dans les funérailles que des paroles d' étonnement de ce que ce mortel est mort. Chacun rappelle en son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l' a entretenu ; et tout d' un coup il est mort. Voilà, dit-on, ce que c' est que l' homme ! Et celui qui le dit, c' est un homme ; et cet homme ne s' applique rien, oublieux de sa destinée ! Ou s' il passe dans son esprit quelque désir volage de s' y préparer, il dissipe bientôt ces noires idées ; et je puis dire, messieurs, que les mortels n' ont pas moins de soin d' ensevelir les pensées de la mort que d' enterrer les morts mêmes. Mais peut-être que ces pensées feront plus d' effet dans nos coeurs, si nous les méditons avec Jésus-Christ sur le tombeau du Lazare ; mais demandons-lui qu' il nous les imprime par la grâce de son saint-esprit, et tâchons de la mériter par l' entremise de la sainte Vierge.

Entre toutes les passions de l' esprit humain, l' une des plus violentes, c' est le désir de savoir ; et cette curiosité fait qu' il épuise ses forces pour trouver ou quelque secret inouï dans l' ordre de la nature, ou quelque adresse inconnue dans les ouvrages de l' art, ou quelque raffinement inusité dans la conduite des affaires. Mais, parmi ces vastes désirs d' enrichir notre entendement par des connaissances nouvelles, la même chose nous arrive qu' à ceux qui, jetant bien loin leurs regards, ne remarquent pas les objets qui les environnent : je veux dire que notre esprit, s' étendant par de grands efforts sur des choses fort éloignées, et parcourant, pour ainsi dire, le ciel et la terre, passe cependant si légèrement sur ce qui se présente à lui de plus près, que nous consumons toute notre vie toujours ignorants de ce qui nous touche ; et non seulement de ce qui nous touche, mais encore de ce que nous sommes. Il n' est rien de plus nécessaire que de recueillir en nous-mêmes toutes ces pensées qui s' égarent ; et c' est pour cela, chrétiens, que je vous invite aujourd'hui d' accompagner le sauveur jusqu'au tombeau du Lazare :

Venez et voyez. " ô mortels, venez contempler le spectacle des choses mortelles ; ô hommes, venez apprendre ce que c' est que l' homme. Vous serez peut-être étonnés que je vous adresse à la mort pour être instruits de ce que vous êtes ; et vous croirez que ce n' est pas bien représenter l' homme, que de le montrer où il n' est plus. Mais, si vous prenez soin de vouloir entendre ce qui se présente à nous dans le tombeau, vous accorderez aisément qu' il n' est point de plus véritable interprète ni de plus fidèle miroir des choses humaines. La nature d' un composé ne se remarque jamais plus distinctement que dans la dissolution de ses parties. Comme elles s' altèrent mutuellement par le mélange, il faut les séparer pour les bien connaître. En effet, la société de l' âme et du corps fait que le corps nous paraît quelque chose de plus qu' il n' est, et l' âme, quelque chose de moins ; mais lorsque, venant à se séparer, le corps retourne à la terre, et que l' âme aussi est mise en état de retourner au ciel, d' où elle est tirée, nous voyons l' un et l' autre dans sa pureté. Ainsi nous n' avons qu' à considérer ce que la mort nous ravit, et ce qu' elle laisse en son entier ; quelle partie de notre être tombe sous ses coups, et quelle autre se conserve dans cette ruine ; alors nous aurons compris ce que c' est que l' homme : de sorte que je ne crains point d' assurer que c' est du sein de la mort et de ses ombres épaisses que sort une lumière immortelle pour éclairer nos esprits touchant l' état de notre nature. Accourez donc, ô mortels, et voyez dans le tombeau du Lazare ce que c' est que l' humanité : venez voir dans un même objet la fin de vos desseins et le commencement de vos espérances ; venez voir tout ensemble la dissolution et le renouvellement de votre être ; venez voir le triomphe de la vie dans la victoire de la mort : .

ô mort, nous te rendons grâces des lumières que tu répands sur notre ignorance : toi seule nous convaincs de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité : si l' homme s' estime trop, tu sais déprimer son orgueil ; si l' homme se méprise trop, tu sais relever son courage ; et, pour réduire toutes ses pensées à un juste tempérament, tu lui apprends ces deux vérités, qui lui ouvrent les yeux pour se bien connaître : qu' il est méprisable en tant qu' il passe, et infiniment estimable en tant qu' il aboutit à l' éternité. Et ces deux importantes considérations feront le sujet de ce discours.


C' est une entreprise hardie que d' aller dire aux hommes qu' ils sont peu de chose. Chacun est jaloux de ce qu' il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu' on remarque leur défaut : elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. Et toutefois, grâce à la mort, nous en pouvons parler avec liberté. Il n' est rien de si grand dans le monde qui ne reconnaisse en soi-même beaucoup de bassesse, à le considérer par cet endroit-là. Vive l' éternel ! ô grandeur humaine, de quelque côté que je t' envisage, sinon en tant que tu viens de Dieu et que tu dois être rapportée à Dieu, car, en cette sorte, je découvre en toi un rayon de la divinité qui attire justement mes respects ; mais, en tant que tu es purement humaine, je le dis encore une fois, de quelque côté que je t' envisage, je ne vois rien en toi que je considère, parce que, de quelque endroit que je te tourne, je trouve toujours la mort en face, qui répand tant d' ombres de toutes parts sur ce que l' éclat du monde voulait colorer, que je ne sais plus sur quoi appuyer ce nom auguste de grandeur, ni à quoi je puis appliquer un si beau titre. Convainquons-nous, chrétiens, de cette importante vérité par un raisonnement invincible. L' accident ne peut pas être plus noble que la substance ; ni l' accessoire plus considérable que le principal ; ni le bâtiment plus solide que le fonds sur lequel il est élevé ; ni enfin ce qui est attaché à notre être plus grand ni plus important que notre être même. Maintenant, qu' est-ce que notre être ? Pensons-y bien, chrétiens : qu' est-ce que notre être ?

Extrait du "Sermon sur la mort", Bossuet.
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Lundi 19 octobre 2009 à 21:30

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